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21 octobre 2010

Les plombiers de l'Internet

Tous les jours, j'utilise Jabber. Par l'intermédiaire de clients plutôt bien pensés - Adium sous Mac ou Pidgin sous GNU/Linux - je suis à même de communiquer facilement avec mon associé, nos collaborateurs, prestataires et amis. C'est un protocole ouvert, mûr et que l'on retrouve désormais partout.

Si vous ne connaissez pas Jabber, vous l'utilisez sûrement sans le savoir. Le chat de Facebook, le chat de GMail... le système de notification de présence de votre entreprise et j'en passe. Bien qu'à titre personnel je ne l'utilise que comme un client de messagerie instantanée, le protocole sous-jacent, XMPP, est apte à faire bien plus de choses que cela. Mais c'est une autre histoire. D'ailleurs, il y a encore des gens qui utilisent MSN ? J'ai l'impression que tous les utilisateurs de MSN sont maintenant sur Facebook et qu'ils adorent leur chat intégré.

Depuis quelques années, j'ai un compte sur un serveur Jabber français, celui de l'APINC (Association Pour un Internet Non Commercial). Ce dernier était relativement stable et je n'ai jamais eu à m'en plaindre. Malheureusement, ces dernières semaines, le serveur a été victime de plusieurs pannes : le service a, par conséquent, été interrompu plusieurs jours.

Quand tout marche, on ne remarque rien. J'ai travaillé assez longtemps dans l'administration système pour savoir que les utilisateurs grognent mais ne disent jamais merci. Alors j'en profite pour tirer mon chapeau aux administrateurs de l'APINC qui font un boulot formidable.

Mais la base de l'Internet, c'est la décentralisation du réseau. Pendant la panne, ma productivité a chuté. J'étais dans l'impossibilité de contacter un de mes fournisseurs qui utilisait le même serveur, en panne, que moi. Alors j'ai décidé de recycler un vieux domaine et d'ouvrir un nouveau serveur, accessible gratuitement à tous.

Cela aurait été impossible il y a 10 ans. Je n'aurais jamais eu les moyens de louer un serveur dédié et encore moins d'acquérir un certificat x509. Mais maintenant si.

Ce qui a changé, c'est qu'en 2010, la location d'une machine virtuelle sur un cloud ne coûte plus que quelques centimes l'heure. Et le certificat SSL est offert la première année par Gandi et OVH.

Alors que j'étais bloqué sur un bug, hier après midi, j'ai donc installé un ejabberd sur une Ubuntu LTS tournant sur la plus petite instance MiniCloud d'OVH. Tout en faisant une requête de certificat SSL gratuitement chez Gandi. Le temps de configurer, tester et rédiger une petite page de présentation, le service était en ligne. En 2h30.

Plutôt qu'observer les pannes de certains services avec désarroi, je pense qu'investir un peu de temps pour découvrir, configurer et mettre à disposition une alternative est payante sur le long terme. Dans mon cas, je me rode à Ejabberd, un produit qui rentrera probablement très prochainement dans le paysage technique de mon entreprise.

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