Archives avril 2010
29 avril 2010
D'avoir une opinion
Expliquer à une personne que vous êtes en train de créer votre entreprise, que vous ambitionnez de créer des emplois et donc de devenir employeur et patron, est un pari risqué. Je ne compte pas les fois où on m'a répondu : ah, tu vas devenir un de ces patrons.
Oui, je vais devenir un de ces patrons.
Mais je doute que mon modèle soit celui auquel pensent mes interlocuteurs.
Devenir le prochain Ernest-Antoine Seillière ne fait pas vraiment partie de mon agenda. Bien au contraire. Si j'ai décidé d'être indépendant et de défendre mes idées, c'est pour remuer une industrie qui se sclérose et améliorer mes conditions de travail. Je compte bien le faire en me respectant et en respectant les gens qui travaillent avec moi.
Mon premier duo de modèles est composé de Jason Fried et de David Heinemeier Hansson. Ces deux types ont créé 37signals, un modèle de rentabilité et de constance dans leur stratégie commerciale. En passant, ils ont également signé deux livres dont je recommande chaudement la lecture : Getting Real et Rework. Ils ont un avis sur comment sortir des sentiers battus de la gestion de projet, des rêves coûteux, et sur comment faire de l'argent.
En plus de le mettre en application dans leur entreprise, ils martèlent leur message dans leurs livres ou dans des présentations (voir la section Presentations du site de DHH). C'est un style que j'apprécie particulièrement.
Ces exemples en tête, j'ai du mal à penser qu'une bonne entreprise puisse exister sans que ses créateurs sachent affirmer leurs opinions techniques. À mon tour maintenant de dire au monde que les applications web c'est l'avenir, que Flash c'est le passé, que Python et Django sont un couple détonant, et que l'informatique de santé ne s'est consacrée qu'à optimiser la facturation des soins, sans les améliorer.
22 avril 2010
Créer, oui, mais pas tout seul ?
Entre le moment où j'ai trouvé l'idée qui m'a poussé à créer mon entreprise et celui où j'ai effectivement pris le taureau par les cornes pour la créer, il s'est écoulé entre 2 ans. Plusieurs formes me sont venues à l'esprit et il m'est un peu difficile de retrouver le moment où la forme définitive s'est présentée à moi.
Mais je sais ce qui m'a poussé à franchir le pas. C'est d'avoir rencontré mon associé. Je ne sais pas si vous avez déjà lu des choses sur l'entrepreuneuriat, mais en général, on vous répète que vous vous mariez avec votre associé(e).
À partir du moment où vous commencez tous les deux à travailler sur la même idée, c'est la personne que vous allez le plus voir dans votre vie. J'ai calculé. Sur une semaine entière, je passe plus de temps à discuter avec lui qu'avec ma partenaire d evie. C'est un fait, alors tenez en compte.
Et puis c'est aussi la personne qui vous permettra de prendre du recul sur votre projet. Elle vous remontera le moral quand les échéances auront tendance à partir au loin. C'est aussi elle qui vous donnera un rythme de travail sur lequel vous caler si comme moi vous avez tendance à travailler quand ça vous plaît. Ce qui souvent est trop et aux mauvaises heures.
Une fois votre associé trouvé, si vous n'avez comme nous aucune expérience de création d'entreprise, évitez juste de vous rapprocher des structures d'incubation et autres accélérateurs.
Les incubateurs sont en général financés par les régions et conseils généraux, avec pour certains des sous de leurs ministères de tutelle. Beaucoup sont spécialisés dans l'innovation, certains dans un domaine particulier, d'autres non. Mais il est très rare que les incubateurs aient des intérêts réellement alignés avec les vôtres : ils sont là pour maximiser le nombre de dossiers suivis et leur survie à trois ans.
Si votre projet a une rayure de trop, vous ne pourrez compter que sur vous même. Alors autant ne pas perdre tout ce temps précieux qu'ils demandent en investissement, et d'en profiter pour aller parler à vos potentiels futurs client et construire le produit qu'ils attendent.
Les meilleurs accompagnateurs pour des entrepreneurs sont des entrepreneurs. Même un artisan ayant créé sa boîte aura plus de retours pertinents sur votre aventure qu'une personne ultra qualifiée dans la gestion d'affaires, mais n'ayant pas eu cette joie de créer.
11 avril 2010
Reboucle
Certains s'en souviennent sûrement, il y a déjà eu un carnet à cette adresse. Plusieurs carnets, sous plusieurs noms, pour être exact. Je crois que le premier cycle en ligne a débuté en 1999. Mais mes écrits de lycéen et d'étudiant m'ont finalement lassé.
Mais l'envie d'écrire m'est revenue avec ce que je suis en train de vivre.
Je suis en train de créer une entreprise depuis octobre 2009. C'est une idée mûrie depuis plusieurs années qui est enfin en train de prendre son envol. L'élément déclencheur, dans mon cas, a été la rencontre de mon associé, Nicolas, et aidé par une démission originellement planifiée pour partir au Canada.
Vu que je suis aujourd'hui toujours à Lille, vous comprendrez que le départ a été ajourné. Mais il difficile de rester sans rien faire quand les idées bouillonnent dans la tête. Tous les porteurs de projet connaissent bien ça !
Alors j'ai décidé que c'était le moment pour réaliser une idée : donner un grand coup de pied dans la fourmilière des logiciels pour les auxiliaires de santé. Mon père étant l'un des premiers masseur-kinésithérapeutes de sa région à avoir réalisé des télétransmissions dans les années 1990, j'ai suivi l'évolution de ces solutions informatiques... et de leur stagnation. Ce qui m'a donné envie de secouer un peu ce marché.
Armé d'une idée et d'idéaux
, j'ai commencé à travailler à plein temps sur cette idée fin octobre 2009.
, j'ai commencé à travailler à plein temps sur cette idée fin octobre 2009.Ces six mois ont été extrêmement formateurs. Nous avons abordé beaucoup de thèmes autour des concours publics, des structures d'incubation (à ce propos...) et du GIE Sesam-Vitale. Comme on me pose souvent les mêmes questions sur ces trois thèmes, le temps du blog est de nouveau venu.
Les prochains billets traiteront donc des incubateurs, de pourquoi choisir la région Nord pour créer alors qu'il fait plus beau, plus chaud en Bretagne et qu'il y a plus d'argent à Paris. Puis bien évidemment de tous les problèmes qu'il me reste à rencontrer avant notre premier tour de table.
